Atelier interrégional de bonnes pratiques sur les dynamiques agriculteurs-éleveurs en Afrique de l'Ouest et du Centre

1 oct 2022

Atelier interrégional de bonnes pratiques sur les dynamiques agriculteurs-éleveurs en Afrique de l'Ouest et du Centre

Le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) et le Bureau du Coordonnateur spécial pour le développement au Sahel (OSCDS), ont organisé, du 29 au 30 septembre 2022, à Yaoundé, au Cameroun, un atelier interrégional de bonnes pratiques sur les dynamiques agriculteurs-éleveurs en Afrique de l'Ouest et du Centre. Organisé avec l’appui du Gouvernement camerounais et le Bureau du Coordonnateur résident du système des Nations Unies au Cameroun, l’atelier a réuni des participants de quatre pays d'Afrique centrale (Cameroun, RCA, Tchad et RDC) et de trois pays d'Afrique de l'Ouest (Bénin, Burkina Faso, Gambie).

Lors des échanges, les participants ont partagé des bonnes pratiques dans la prévention et la gestion des conflits, notamment les mécanismes de dialogue et d’alerte précoce et d’encadrement, ainsi que des alternatives à la transhumance traditionnelle. Ils ont relevé l’importance de la structuration des différents mécanismes de dialogue et des démembrements à tous les niveaux et le soutien de l’État. Les participants ont également souligné l’importance de l’inclusivité de ces mécanismes, avec notamment l’implication des femmes et des jeunes, ainsi que l’adaptation au contexte local.

Concernant l’encadrement de la transhumance, les participants ont appelé les États à le renforcer au niveau local, national et régional. Ils ont recommandé une prise en compte des réalités locales dans l’établissement des cadres de régulation. Tout en soulignant l’utilité des commissions mixtes, les participants ont reconnu la nécessité de les revitaliser.

L’atelier a également présenté des alternatives à la transhumance traditionnelle, notamment à travers différents modèles de sédentarisation, de manière structurelle durable ou ponctuelle dans des localités précises, ainsi que la prise de mesures d’accompagnement pour assurer leur acceptabilité socio-culturelle et économique.

Concernant l’insécurité, les participants ont insisté sur le besoin de sécuriser les couloirs de transhumance en vue d’une transhumance apaisée. Au regard de la vulnérabilité des jeunes à l’enrôlement et l’exploitation par les groupes armés, les participants ont relevé le besoin de créer des opportunités économiques. Dans ce contexte, la cohésion sociale a également été mentionnée comme un facteur important pour prévenir les cycles de violences et renforcer la relation entre les différentes communautés, ainsi qu’entre ces dernières et les autorités de l’État.

Le changement de narratif autour de la transhumance a également été recommandé afin de lutter contre la stigmatisation de certaines communautés. Les participants ont souligné l’importance d’axer le narratif sur le potentiel économique de cette activité au lieu de mettre en avant les défis sécuritaires.

Les participants se sont accordés sur le besoin d’approfondir le partage d’expériences à travers les visites conjointes de terrain pour lesquelles plusieurs options ont été identifiées. La mise en place d’une communauté de pratique a été abordée et fera partie intégrante de la feuille de route des prochaines étapes du projet conjoint UNOCA et UNOWAS sur les dynamiques des conflits entre éleveurs et agriculteurs en Afrique centrale et de l’Ouest qui permettra d’encourager et systématiser les échanges de bonnes pratiques entre les pays et les régions.