Au Conseil de sécurité des Nations Unies, le Représentant spécial Simão s’engage, à continuer à travailler avec les partenaires régionaux et internationaux pour consolider la paix, la sécurité et la démocratie en Afrique de l’Ouest et au Sahel

12 juil 2024

Au Conseil de sécurité des Nations Unies, le Représentant spécial Simão s’engage, à continuer à travailler avec les partenaires régionaux et internationaux pour consolider la paix, la sécurité et la démocratie en Afrique de l’Ouest et au Sahel

Dakar, 12 juillet 2024 - Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), Leonardo Santos Simão, a présenté, aujourd’hui, au Conseil de Sécurité des Nations Unies, le dernier rapport du Secrétaire général sur les activités d’UNOWAS. Le rapport couvre la période du 1er janvier au 30 juin 2024.

Devant les membres du Conseil de sécurité, M. Simão, a dressé un tableau inquiétant de la sous-région marqué, selon lui, par « une insécurité croissante, une aggravation des crises humanitaires, et un manque de coopération forte entre les États pour aborder efficacement les défis, notamment en matière de sécurité ». En effet, l’insécurité, spécialement au Sahel, continue de provoquer une souffrance au sein de la population avec environ sept millions de personnes qui se sont déplacées à l'intérieur de leur pays ou ont fui au-delà des frontières. « Malgré des efforts soutenus et de lourds sacrifices matériels et humains, ces chiffres ont encore augmenté, laissant des millions de personnes dépendantes de l'aide humanitaire, » a martelé le Représentant spécial.

Tout en reconnaissant les avancées démocratiques qui ont émergé dans la sous-région, avec la bonne conduite des élections présidentielles au Sénégal, Libéria, et en Mauritanie, M. Simão a alerté sur la restriction de l’espace politique et civique, notamment dans les pays en transition. « Les régimes de transition ont reporté le retour à l’ordre constitutionnel, faisant craindre une incertitude prolongée. Alors que les organisations de défense des droits humains signalent des exactions contre des civils, de nouvelles lois et politiques ont limité les libertés civiles dans les pays en transition, les allégations de violations des droits humains renforçant les clivages communautaires. » a-t-il dit.

Sur le plan politique, le Représentant spécial a informé les membres du Conseil de Sécurité que UNOWAS travaille en collaboration avec l’Union Africaine, la CEDEAO et le Commonwealth, pour soutenir la mise en œuvre de l’Accord d’unité nationale de la Sierra Leone. M. Simão s’est appesanti sur le retrait du Burkina Faso, Mali, et Niger de la CEDEAO, en alertant sur les implications que cela pourrait engendrer, notamment le renoncement « aux principaux avantages du régionalisme de la CEDEAO : l’intégration régionale, la liberté de mouvement, la coopération en matière de sécurité et une économie régionale intégrée ». Cependant, le Représentant se dit encouragé par la volonté de l’organisation sous-régionale à « faciliter une approche plus vigoureuse de ses engagements avec les trois pays, notamment à travers la récente désignation par l'Autorité de la CEDEAO lors de son sommet du 7 juillet du Président Diomaye Faye du Sénégal comme facilitateur dans son engagement avec Burkina Faso, Mali et Niger, en collaboration avec le président togolais Faure Gnassingbé ». Il a aussi encouragé les dirigeants des gouvernements de transition du Sahel central à « contribuer à la préservation de l’unité régionale en Afrique de l’Ouest ».

Soulignant l’importance du dialogue, le Représentant spécial s’est félicité de la décision du Cameroun et du Nigeria de poursuivre la démarcation des derniers 36 kilomètres de leur frontière, où existaient des désaccords, et de la conclure d'ici 2025 dans le cadre de la Commission mixte Cameroun-Nigéria qu’il préside.

Tout en appelant à une plus grande participation des femmes, M. Simão a regretté la faible participation de candidates féminines en lice pour les fonctions électives. Et il a exhorté les pays de la région à « adapter leurs cadres législatifs et les modalités de mise en œuvre de ceux-ci, notamment au niveau des partis politiques, afin que davantage de femmes aient une chance d’occuper des postes de direction à tous les niveaux ». Il a enfin encouragé la mise en œuvre des plans d’action liés aux résolutions 1325 et 2250 du Conseil de Sécurité sur l’autonomisation des femmes et des jeunes.

Concluant son propos, le Représentant spécial a assuré que « face aux multiples défis, UNOWAS maintiendra le cap », et s’est engagé, à continuer à travailler de concert avec les partenaires régionaux et internationaux pour consolider la paix, la sécurité et la démocratie, vers un développement économique et social en Afrique de l'Ouest et au Sahel.