"Les facteurs traditionnels et nouveaux de l’insécurité freinent les efforts de développement en Afrique de l’Ouest et au Sahel"

SRSG Mohammed Ibn Chambas fait son briefing au Conseil de Sécurité sur la situation de l'Afrique de l'Ouest et le Sahel. 13 Juillet 2017 - Nations Unies, New York.

SRSG Mohammed Ibn Chambas fait son briefing au Conseil de Sécurité sur la situation de l'Afrique de l'Ouest et le Sahel. 13 Juillet 2017 - Nations Unies, New York.

18 juil 2017

"Les facteurs traditionnels et nouveaux de l’insécurité freinent les efforts de développement en Afrique de l’Ouest et au Sahel"

La région de l’Afrique de l’Ouest et le Sahel a connu un progrès considérable en matière de  consolidation de la démocratie. Mais, la situation sécuritaire reste préoccupante. C’est, en substance, le message du Représentant Spécial du Secrétaire de l’ONU et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, lors de son briefing au Conseil de Sécurité des Nations Unies, le jeudi 13 juillet 2017.

Les efforts des Etats-membres de la région à réaliser les objectifs de développement, à améliorer les infrastructures, à créer des emplois et à renforcer la sécurité humaine sont freinés par les facteurs traditionnels et nouveaux de conflit et d’insécurité.

Dans son intervention au Conseil de Sécurité des Nations Unies, Mohamed Ibn Chambas a tenu à partager un message clair. Malgré des avancées en matière de consolidation démocratique, des pays de la région font face à des facteurs nouveaux qui freinent leurs efforts de développement.
Mohamed Ibn Chambas a dit au Conseil de Sécurité de l’ONU que «les efforts des Etats-membres de la région à réaliser les objectifs de développement, à améliorer les infrastructures, à créer des emplois et à renforcer la sécurité humaine sont freinés par les facteurs traditionnels et nouveaux de conflit et d’insécurité.»

Les facteurs tradionnnels et nouveaux de conflit et d’insécurité freinent la capacité des pays à améliorer les conditions de vie et à renforcer la sécurité humaine, a dit M. Ibn Chambas, tout en renchérissant que les affrontements entre agriculteurs et éleveurs constitue une autre menace qui, s’ils ne sont pas endigués, pourraient affecter la paix et la sécurité dans la région.

Le Représentant Special a exprimé des inquiétudes quant à l’instabilité persistante au Mali qui se propage au Burkina Faso et au Niger alors que l’insécurité dans le Bassin du Lac Tchad, où Boko Haram reste active, constitue aussi un grand défi.

Dans le bassin du Lac Tchad, qui s’étend sur sept pays, «des poches d’insécurité tout aussi préoccupantes subsistent» malgré les efforts de la force multinationale qui «ont considérablement affaibli les capacités de boko Haram, ont réduit leur portée géographique et ont permis de libérer des milliers de captifs,» a-t-il souligné.

Plus de 5,2 millions de personnes déplacées à travers le Bassin du Lac Tchad « luttent pour survivre.»

«L’incapacité de fournir des services de base et des moyens de subsistance viables pour les communautés dans les zones affectées, risque d’anéantir les succès récents contre Boko Haram», Ibn Chambas a mis en garde les membres du Conseil de sécurité.

Dans le Sahel, à Liptako Gourma qui relie le Mali au Burkina et au Niger «a vu, au cours des derniers mois, une grande expansion de l’extrémisme violent et d’activités terroriste, notamment des attaques coordonnées contre des postes de sécurité et le sacage d’installations frontalières», il a dit.

Le terrorisme et l’extrémisme violent, en plus des crises humanitaires et les menaces à l’intégrité étatique qu’il génèrent, ont exacerbé les menaces traditionnelles.

Ibn Chambas a déclaré que les groupes extrémistes violents ont ciblé les provinces du nord de Soum, Loroum et Yatenga au nord du nord de Tillaberi et Tahoua au nord du Burkina Faso, ce qui a eu des effets néfastes sur l’économie locale.
«Le terrorisme et l’extrémisme violent, en plus des crises humanitaires et les menaces à l’intégrité étatique qu’il génèrent, ont exacerbé les menaces traditionnelles,» a-t-il dit.

Ibn Chambas a souligné que ces facteurs, ainsi que le changement climatique, une population de jeunes en pleine croissance et le manque d’emplois, et l’urbanisation non contrôlée favorisent une poussée de migration et de trafic d’êtres humains.

Le Représentant spécial a déclaré que les passeurs traversent les frontières et établissent de nouveaux domaines opérationnels où les gouvernements se sont retirés ou ne présentent qu’ «une présence provisoire». L’insécurité et l’inégalité s’étendent maintenant au golfe de Guinée, « où les éléments criminels recourent de plus en plus à la piraterie et à la prise d’otages, » a-t-il ajouté.

Bien qu’il soit essentiel de continuer à s’attaquer aux menaces de sécurité, la communauté internationale doit rester engagée pour aider les gouvernements à jeter les bases de sociétés démocratiques, cohérentes et résilientes, a déclaré Ibn Chambas.

(Télécharger) Le rapport du Secrétaire Général sur les activités d'UNOWAS (S/2017/563) - Juin 2017