Malgré la COVID-19, la mise en œuvre des Résolutions 2250 et 2419 relatives aux jeunes, la paix et la sécurité est en bonne voie en Afrique de l’Ouest et au Sahel

Des jeunes étudiants Sénégalais ont mis en place un respirateur artificiel destiné aux centre de prise en charge des malades du COVID-19. Photo: ESP

Des jeunes étudiants Sénégalais ont mis en place un respirateur artificiel destiné aux centre de prise en charge des malades du COVID-19. Photo: ESP

20 nov 2020

Malgré la COVID-19, la mise en œuvre des Résolutions 2250 et 2419 relatives aux jeunes, la paix et la sécurité est en bonne voie en Afrique de l’Ouest et au Sahel

UNOWAS a mené, en septembre 2020, une enquête auprès des organisations de jeunes femmes et hommes dans 17 pays de la sous-région pour mesurer l’impact de la pandémie COVID-19 sur les jeunes, leurs activités et la mise en œuvre des résolutions 2250 (2015) et 2419 (2018).

La pandémie de la COVID-19 continue de menacer les populations et les économies des pays. Selon les résultats de l’enquête menée par UNOWAS, l’influence de la COVID-19 sur les jeunes femmes et hommes en Afrique de l’Ouest et au Sahel est assez significative. Les 18-29 ans et les 30-39 ans sont les tranches d’âge les plus touchées et représentent respectivement 22% et 28% des cas confirmés. S’il faut tout de même reconnaître qu’elles   bénéficient d’un taux de mortalité faible (8% des cas de décès), il n’en demeure pas moins qu’elles subissent une forte pression de l’impact de la pandémie : perte d’emplois avec la fermeture d’entreprises, notamment celles du secteur informel, baisse ou perte totale de revenus. Le chômage grandissant et la pauvreté accentuée se juxtaposent à la cherté de la vie. L’oisiveté, le stress et la dépression prennent place dans la vie de plusieurs jeunes et donnent lieu à l’exacerbation des violences qui menacent la cohésion sociale au sein des communautés.

Malgré les bouleversements, l’implication des jeunes, usant de plusieurs alternatives, ne s’est pas fait attendre

Contribution significative des jeunes dans la lutte contre la COVID-19

Malgré ce bouleversement, l’implication des jeunes, usant de plusieurs alternatives, ne s’est pas fait attendre. A travers leurs organisations et parfois à travers des actions citoyennes individuelles, ils se sont mobilisés pour contribuer, dans leurs pays respectifs, à limiter la propagation de cette pandémie et son impact sur les conditions de vie et de travail. Leurs apports se concentrent sur les activités de renforcement de capacités sur la prévention et la riposte ainsi que des actions de sensibilisation des communautés à travers des émissions radios et la publication sur les médias et réseaux sociaux des supports de communication et d’information éducatives. Au Niger par exemple le Comité National des Jeunes, avec l’appui de l’UNICEF, a mis à la disposition des jeunes une plateforme numérique d’information et de formation.

Les jeunes contribuent également à des actions humanitaires avec des dons en matériel médical, en matériel hygiénique et de protection parfois fabriqué par eux-mêmes et en kits alimentaires aux populations vulnérables. Ils se font remarquer par ailleurs, par leur ingéniosité dans la fabrication de dispositifs de protection et de traitement contre le virus. C’est le cas au Ghana et au Togo avec des dispositifs innovants de lave-mains associés à l’énergie solaire, au Sénégal avec le robot infirmier et le distributeur automatique de gel hydroalcoolique, et des respirateurs, comme au Togo.

La violence pendant la crise du COVID-19 a un impact négatif sur la mise en œuvre de la Résolution 2250

Cependant, même s’il faut signaler que le partenariat entre les organisations de jeunes, les gouvernements et les partenaires techniques et financiers n’a pas subi de préjudice, la mise en œuvre des Résolutions 2250 et 2419 a été ébranlé par le ralentissement ou l’arrêt des activités programmées qui ne peuvent se dérouler à la suite des restrictions liées à la COVID-19. En outre, les actes de violences signalés dans certains pays comme la Sierra Leone, la Guinée, avec la mort de 12 jeunes, et le Niger à la suite de certaines mesures restrictives ont un impact négatif sur la mise en œuvre de la résolutions 2250 (2015).

Toutefois, les activités menées par les jeunes sont de nature à permettre une harmonie en faveur de la stabilité au sein des communautés. Aussi, face à des failles dans l’acceptation et la mise en pratique de certaines mesures barrières et à la non-maîtrise des contrariétés provoquant des soulèvements et violences, les jeunes ont-ils été là pour contribuer à apaiser les tensions. C’est l’exemple encore des sensibilisations nocturnes et l’appel des jeunes à la retenue au Niger.

Il est important de ne pas perdre de vue le déséquilibre économique et sociétal qui fait craindre des situations de crise plus aggravantes chez les jeunes femmes et hommes, et rester mobiliser pour les soutenir pendant et après la crise sanitaire, afin de leur permettre de contribuer pleinement à la paix et au développement.

Cet article est publié dans le Magazine UNOWAS N12 -> Téléchargez ici