Réunion de haut niveau entre les organisations régionales opérant dans la région du sahel
Le 18 septembre 2018, s’est tenue à Abuja, au Nigéria, une réunion de haut niveau entre les organisations régionales, co-présidée par le Commissaire en charge des affaires politiques, la paix et la sécurité de la Commission économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Général Francis Behanzin, représentant du Président, le Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), M. Pierre Buyoya, et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique et l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), M. Mohamed Ibn Chambas.
Ont participé à cette réunion, l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), le Secrétariat permanent du G5-Sahel, l’Autorité du Développement Intégré des Etats du Liptako-Gourma (ALG), le Conseil de l’Entente, la Banque Africaine de Developpement (BAD), le Comité Permanent Inter-états de Lutte contre la Sècheresse dans le Sahel (CILSS), l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), l’Autorité du Bassin du Niger (ABN), la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA), les représentants de la présidence tchadienne de la Plateforme ministérielle de coordination des Stratégies Sahel et du Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations pour le Sahel.
La réunion a donné lieu à des échanges approfondis sur l’évolution de la situation régionale et établi un diagnostic commun des défis auxquels fait face la région du Sahel. La réunion s’est préoccupée de la persistance des menaces sécuritaires et des difficultés socio-économiques, exacerbées par les effets du changement climatique. La réunion a fermement condamné l’accroissement de la violence dans le Sahel, dû en particulier à la récurrence des attaques terroristes, à des activités criminelles et à des conflits intercommunautaires au Burkina Faso, au Mali, au Niger, et au Nigéria. La réunion a également réitéré sa préoccupation face à l’ampleur de la crise humanitaire au Sahel.
La réunion a permis aux organisations régionales d’harmoniser davantage leurs approches et d’ajuster leurs réponses communes aux défis du Sahel, sur la base de leurs avantages comparatifs. La réunion a aussi réaffirmé son engagement à œuvrer résolument en faveur d'un partenariat régional solide et durable.
La réunion a appelé à la mise en œuvre des protocoles et cadres règlementaires existants pour mieux répondre aux conflits entre agriculteurs et éleveurs dans l’espace sahélien. La réunion a notamment insisté sur l’échange régulier d’informations et l’utilisation optimale des systèmes d’alerte précoce.
La réunion a appelé à des politiques de plaidoyer en vue de faciliter la mobilisation, auprès des partenaires régionaux et internationaux, des ressources nécessaires au financement des programmes et projets conjoints portés par les différentes stratégies afin de répondre aux besoins des populations. La réunion a recommandé de diversifier les sources de financement des stratégies Sahel par un recours aux capitaux venant du secteur privé et de la diaspora.
La réunion s’est engagée à poursuivre les efforts en matière de coordination pour un partenariat renforcé axé sur le leadership régional.
Eu égard à ce qui précède, la réunion a souligné la nécessité d’un plus grand engagement dans le cadre de la Plateforme ministérielle de coordination des stratégies Sahel lancée en 2013.
La réunion a aussi relevé avec satisfaction les initiatives prises, portant sur la révision de la stratégie de l’Union africaine pour le Sahel et sur le lancement du nouveau Plan de soutien des Nations Unies pour le Sahel.
La réunion a salué l’initiative prise par la CEDEAO, l’Union africaine et les Nations Unies de tenir cette concertation de haut niveau pour faciliter les échanges, et créer des synergies spécifiques entre les organisations régionales opérant dans la région du Sahel. La réunion a convenu que la prochaine session de la Plateforme ministérielle de coordination se tiendra, avec la participation effective de toutes les organisations présentes, à N’Djamena, à une date qui sera déterminée par voie de consultations.