Rencontre autour du thème : Investir dans la paix et la prévention de la violence en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel

Investir dans la paix et la prévention de la violence en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel, Dakar 27 Juin 2016

Investir dans la paix et la prévention de la violence en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel, Dakar 27 Juin 2016

27 juin 2016

Rencontre autour du thème : Investir dans la paix et la prévention de la violence en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel

Allocution d’ouverture du Représentant Special du Secrétaire général des
Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel,
M. Mohamed Ibn Chambas

Rencontre autour du thème :
Investir dans la paix et la prévention de la violence en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel : « Une conversation autour du plan d'action du Secrétaire Général de l'ONU
pour la prévention de l'extrémisme violent »
 

Dakar, 27-28 juin 2016

SE M. Abdoulaye Daouda Diallo, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique du Sénégal,

SE. Mme Dagmar Schmidt, Ambassadrice de la Confédération Suisse au Sénégal,

SE. Ambassadeur Youssef Mahmoud, de l’Institut International pour la Paix,

SE. Ambassadeur Ahmed Ould Abdellah, Président du Centre Stratégique 4S et ancien

Représentant Special des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest,

Mesdames, Messieurs les Représentants des organisations régionales et internationales,

Mesdames, Messieurs les Représentants du corps diplomatique,

Collègues du système des Nations Unies,

Chers invités,

Mesdames et Messieurs,

La tenue de cette rencontre témoigne de la volonté des organisateurs à contribuer à la consolidation de la paix et la prospérité de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.

Elle témoigne-surtout- d’une conviction partagée que face à la complexité des défis auxquels est confrontée cette importante partie du continent africain, une approche différente est désormais nécessaire pour répondre aux besoins-légitimes- de sécurité, et aux exigences-toutes aussi légitimes- du développement économique et humain.

Malgré des avancées certaines au cours des trois dernières décennies marquées par des transformations importantes dans les domaines économique, social, culturel, institutionnel et politique ; la sous-région de l’Afrique de l’Ouest et le Sahel continue de faire face à une multitude de défis qui handicapent son développement et empêchent des populations entières de vivre dans des conditions de vie décentes.

Mesdames, Messieurs,

Dans un espace où les ressources se raréfient et diminuent, il est à craindre que cela puisse devenir un paramètre de déstabilisation et d’insécurité majeur en Afrique.

Le peu de perspectives qu'ont les adolescents et les jeunes adultes de pouvoir gagner leur vie nourrit également l'agressivité qui s’exprime à travers des
phénomènes de radicalisation, d’extrémisme violent- et crée des mouvements migratoires.

37 % des jeunes adultes en Afrique subsaharienne déclarent vouloir émigrer vers un autre pays, essentiellement en raison du manque d'emplois.
La population des dix-huit pays de la région augmentera de plus de 130 millions d’habitants à l’horizon 2025 pour atteindre 430 millions d’habitants dont 65% de
cette population aura moins de 25 ans.

Le nombre d'habitants en Afrique aura, quant à lui, triplé ou quadruplé d’ici la fin de ce siècle.
C’est dire l’urgence de la tâche qu’ont les gouvernements de la région à investir dans l’individu-citoyen afin d’anticiper sur l’émergence d’autres défis, encore
plus complexes.

Les pays de la région ont besoin d'une nouvelle approche pour ralentir sa croissance démographique, préserver la paix et la sécurité, améliorer le développement économique et oeuvrer en faveur d'un développement durable.

Des politiques volontaristes et responsables intégrant l’individu-comme acteur de développement- Et la matière-comme moyen de développement ; doivent être au coeur des actions et plans économiques des Etats de la région pour assurer un accès équitable aux ressources et un développement durable.

Mesdames, Messieurs,

Malgré des efforts louables des pays de la région et un soutien fort des partenaires au développement, la liste des défis ne cesse de s’agrandir.
Aux défis récurrents du choc climatique, de la démographie, et du chômage, s’ajoutent désormais de nouveaux défis aussi complexes que pernicieux comme le crime organisé, les trafics en tout genre, le terrorisme et l’extrémisme violent- qui poussent les Etats de la sous-région à favoriser une approche sécuritaire pour endiguer ses fléaux.

Dans un monde de plus en plus dominé par « le tout sécuritaire », l’Afrique, et en particulier les pays de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, ne peuvent pas sous-estimer l’importance de la menace terroriste multiforme. Cependant, ils ne peuvent pas-non plus- tempérer, voire ignorer les aspirations des populations, majoritairement jeune, a plus de développement et de prospérité.

Car, si la sécurité est une nécessité indiscutable, l’investissement dans les divers secteurs de développement économique et humain est tout aussi nécessaire et doit constituer une priorité stratégique.

Investir dans la prévention de la violence et dans la paix en Afrique de l’Ouest et le Sahel n’est plus une option, c’est une priorité stratégique que les gouvernements de la sous-région doivent assumer avec un engagement claire et fort.

C’est en effet le sens de l’initiative du Secrétaire général des Nations Unies à travers son Plan d’Action pour la Prévention contre l’extrémisme violent et le terrorisme qui nourrira nos discussions durant les deux jours de cette rencontre.

Mesdames, Messieurs,

Des initiatives nationales et régionales existent-et il faut les soutenir. Votre présence, notamment celle des acteurs régionaux et internationaux, démontre leur détermination d’oeuvrer dans la même direction que ce que souhaite proposer notre rencontre d’aujourd’hui.

Cette rencontre se veut une contribution majeure à l’articulation d’une approche concrète et efficace pour une meilleure prévention de la violence en Afrique de l’Ouest et le Sahel, notamment de l’extrémisme violent ;

A cet égard, les travaux de cette rencontre nous permettront, je l’espère, de saisir l’urgence d’investir dans la prévention et dans la paix, et de produire des
recommandations claires qui feront l’objet de programmes concret pour une prévention efficace de la violence.

Avant de conclure mon propos, je voudrais remercier chaleureusement nos partenairesco-organisateurs, le Département fédéral des affaires étrangères de la Suisse (DFAE) et l'Institut international de la paix (IPI), pour la qualité de leur coopération et de leur engagement qui ont permis la réalisation de cette rencontre.

Sur ce sujet et sur d’autres, UNOWAS- le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel- continuera à travailler avec tous les partenaires pour contribuer à la consolidation de la paix et le développement en Afrique de l’Ouest et le Sahel.

Je vous souhaite- je NOUS souhaite des échanges fructueux- et une rencontre couronnée de succès.

Je vous remercie pour votre aimable attention.