Le HCR et le BIT aident à l'intégration des refugiés maliens en Mauritanie
Dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie Intégrée des Nations Unies pour le Sahel (SINUS), le Bureau International du Travail (BIT), et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) se sont associés pour améliorer les conditions de vie des réfugiés maliens et des communautés hôtes qui vivent dans la localité de Mbera, à l’Est de la Mauritanie.
Le camp de Mbera, situé à l’Est de la Mauritanie à une soixantaine de kilomètre de la frontière avec le Mali, compte plus de 55 000 réfugiés maliens qui ont fui la guerre au Mali en 2012, et qui, avec peu ou pas d’opportunités d’insertion socio-professionnelle sur le marché du travail Mauritanien, vivent principalement de l’aide humanitaire.
Saisis par cette réalité, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), et le Bureau International du Travail (BIT) ont décidé d’agir ensemble pour améliorer les conditions de vie des réfugiés et des communautés hôtes, à travers un projet ambitieux qui permettrait à ces derniers d’accéder à un emploi décent et à mieux s’intégrer dans la société Mauritanienne.
C’est ainsi que le projet « Améliorer l’employabilité des jeunes et des débouchés dans le secteur de la construction pour renforcer l’autonomie des réfugiés et des communautés d’accueil » a été lancé en décembre 2018.
L’action conjointe HCR et BIT, à travers le centre de formation professionnel polyvalent, a permis à plus de 565 jeunes réfugiés maliens et jeunes mauritaniens d’être formés dans les métiers du BTP
Ce projet qui marque le début d’un partenariat entre le BIT et le HCR en Mauritanie, constitue une matérialisation du Protocole d’accord assorti d’un Plan d’Action conjoint signé entre le BIT et le HCR en 2016. Cet accord souligne l’importance du droit au travail pour les populations déplacées dans le monde, à travers des actions concrètes sur le terrain en vue de l’amélioration des conditions de vie des réfugiés et des communautés locales.
Ces actions sont également entreprises dans le cadre du Partenariat avec le gouvernement mauritanien, pour le Développement Durable 2018-2022 » (CPDD).
Dans leur action commune, le BIT et le HCR associent l’approche humanitaire et le développement afin d’aider à l’autonomisation des réfugiés et de faciliter la coexistence pacifique avec les communautés hôtes.
Concrètement, le projet vise à donner aux jeunes réfugiés du camp de Mbera et ceux issus des communautés d’accueil, la possibilité d’accéder à des formations qualifiantes dans plusieurs filières du BTP pour impulser le développement économique locale.
Pour atteindre cet objectif, un centre de formation professionnel polyvalent a été construit dans le camp de Mbera. L’objectif est de favoriser l’apprentissage et le développement de nouvelles compétences, la qualification et la certification des jeunes par le système national de suivi et de validation des connaissances sous l’égide de la Direction de la Formation Technique et Professionnelle (DFTP).
L’action conjointe HCR et BIT, à travers le centre de formation professionnel polyvalent, a permis à plus de 565 jeunes réfugiés maliens et jeunes mauritaniens d’être formés dans les métiers du BTP, dont 200 sont déjà employés dans des entreprises. Et depuis la fin de l’année 2018, cinq coopératives et 25 micro-entreprises ont été créés.
A long terme, le centre formera plus de 6000 jeunes réfugiés et issus des communautés hôtes.
Dans le cadre de leur action conjointe dans la mise en œuvre de la SINUS, UNHCR et le BIT en partenariat avec le gouvernement du Japon et le Bureau des Populations, Refugiés et Migration des USA (BPRM) appuient également de nouveaux projets tels que le programme de formation en chaînes de mini-laiterie, couture, et mécanique automobile qui s’ajoutent à d’autres projets déjà réalisés comme la construction de deux écoles primaires, de deux mini-laiteries, d’un centre d’acheminement de bétails, d’une maison des artisans, et d’une piste d’accès au camp de Mbera pour faciliter le déplacement des populations, et favoriser les interactions et échanges socio-économiques entre les différentes communautés qui vivent dans la zone.
Le projet élaboré par le BIT et le UNHCR constitue une réalisation majeure qui favorise l’intégration sociale à travers le renforcement des capacités entrepreneuriales, l’émergence de nouvelles compétences requises sur le marché du travail, et l’autonomisation des jeunes sahéliens.
Cet article est publié dans le Magazine UNOWAS N10 -> Téléchargez ici