Les femmes et les jeunes, premières victimes des menaces sécuritaires en Afrique de l’Ouest
Les femmes et les jeunes, premières victimes des menaces sécuritaires en Afrique de l’Ouest La 3ème session d’échanges thématiques du Groupe de travail Femmes, Jeunes Paix et Sécurité en Afrique de l’Ouest et le Sahel (GTFJPS-AOS), s’est tenue le 29 juin 2017 à Dakar, sous le thème : « Impact du crime transnational organisé, du trafic de drogues et d’êtres humains sur les femmes et les jeunes ».
« Le crime organisé a connu une évolution inquiétante au cours des dix dernières années. Des études montrent que la criminalité transnationale organisée a atteint le niveau d'une menace importante pour la sécurité en Afrique de l'Ouest et dans la région du Sahel », a déclaré Charles Anyidoho, Directeur de Cabinet du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) à l’ouverture des travaux. Des représentants d’organisations de femmes, de jeunes, de la société civile et d’organisations des Nations Unies du Sénégal et des autres pays de la région (Bénin, Burkina Faso, Cabo Verde, Nigeria, Tchad et Togo) ont participé à ces échanges par vidéoconférence.
Du piratage dans le golfe de Guinée, en passant par l’extraction illégale de ressources naturelles, la cybercriminalité, le trafic de drogues, la traite des êtres humains, le blanchiment d’argent, le trafic d’armes à la migration clandestine, les activités criminelles transnationales dans la région sont diverses et constituent un des défis les plus complexes. Au Sahel, la constante hausse des activités liées au terrorisme, à l'extrémisme violent et au crime organisé a motivé, en 2013, l’élaboration d’une Stratégie Intégrée des Nations Unies pour le Sahel (SINUS).
Selon le Colonel Alimamy Kamara, Conseiller militaire à UNOWAS, la traite des personnes est l’un des principaux crimes transnationaux organisés en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Il a cité, la pauvreté, le manque d’opportunité d’emploi et les conflits armés comme principales causes de la criminalité organisée et, plus spécifiquement, de la traite des êtres humains. Les représentants du Cabo Verde, du Nigeria et du Sénégal ont ensuite fait le point de la situation au niveau de leur pays. Il en est ressorti que la stabilité, la paix et la sécurité de la région sont fragilisées par ce fléau.
Le crime transnational organisé a également un impact négatif certain sur les femmes et les jeunes qui sont les premières victimes des menaces sécuritaires, du trafic de drogues et des êtres humains. Selon la plateforme des femmes pour la paix en Casamance, le trafic de drogues et d’armes qui touche la Casamance à partir de la Guinée Bissau, de la Guinée et de la Gambie contribue à exacerber le conflit dans cette zone et a des conséquences négatives sur les jeunes et les femmes. Dans la crise sécuritaire qui touche le Bassin du Lac Tchad, les femmes et les enfants sont particulièrement ciblés par la violence, a expliqué le Colonel Kamara. « Ils sont enlevés, contraints au mariage forcé, utilisés comme esclaves sexuels ou encore comme kamikazes », a-t-il relevé.